Israël : 100 000 manifestants à Tel-Aviv et un appel à la grève générale dimanche prochain contre Netanyahou et son plan de conquête de Gaza - L'Humanité

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Et si le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son plan génocidaire dans le bande de Gaza étaient défaits par la société israélienne ? Après que le cabinet d’extrême droite de l’intéressé a annoncé vendredi un plan de conquête militaire totale de l’enclave palestinienne, des dizaines de milliers de personnes sont descendues, samedi 9 août, dans les rues de Tel-Aviv.

Le Forum des familles des otages a même annoncé 100 000 participants, soit une mobilisation grandissante pour un accord de libération de tous les Israéliens encore prisonniers du Hamas et mettre fin à la guerre. Face à un « gouvernement qui n’écoute pas les Israéliens », les familles d’otages retenus à Gaza ont appelé à la grève générale dimanche 17 août. Un appel relayé par le chef de l’opposition Yaïr Lapid.

« Si vous envahissez certaines parties de Gaza et que les otages sont tués, nous vous poursuivrons sur les places publiques, pendant les campagnes électorales et à tout moment et en tout lieu », a prévenu Shahar Mor Zahiro, un proche d’un otage tué, dans un message à destination de Netanyahou relayé par l’AFP. Toutes les revendications convergent en une seule, résumée sur une pancarte rose brandie par une jeune manifestante : « résister au cabinet de la mort ».

Dans la foule compacte, des appels ont même été lancés en direction des soldats de l’armée israélienne, afin qu’ils désobéissent à exécuter ce plan d’occupation. Une stratégie mortifère que le Hadash (alliance de gauche radicale israélienne juive et arabe, dont le parti communiste israélien) a qualifié de « catastrophe qui entraînera la mort de milliers de Palestiniens, d’otages israéliens et de soldats ». La mort, mais aussi « le déplacement forcé de dizaines de milliers d’habitants épuisés et affamés qui souffrent de famine, alors qu’Israël continue de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire sur le territoire ».
La société civile mobilisée

Le député communiste israélien Ofer Cassif a de son côté réclamé de la communauté internationale qu’elle sanctionne Israël, seul moyen pour lui de sauver les « centaines de milliers de Palestiniens affamés et massacrés », les « otages israéliens torturés », et, en définitive, « l’âme mourante de la société israélienne ». « Aucun État ni aucun gouvernement ne devraient être au-dessus de la justice naturelle et du droit international », a-t-il rappelé. Cette exigence, Ofer Cassif l’avait déjà relayé fin juillet aux côtés de l’élue du Hadash Aida Touma-Suleiman, ainsi que d’une trentaine de cinéastes, artistes, universitaires et anciens politiciens israéliens, dans une lettre adressée au Guardian.

Cela fait plusieurs semaines que les manifestations essaiment partout dans le pays. Jeudi soir, ils étaient des milliers rassemblés contre la guerre à Jérusalem. Même ampleur le même jour devant le siège du Likoud à Tel-Aviv, où les opposants ont bloqué l’autoroute Ayalon et où la police israélienne a procédé à dix arrestations. La société civile, elle aussi, se mobilise.

Vendredi, environ 300 architectes et urbanistes ont signé une pétition, intitulée : « Stop à la destruction – Oui à la reconstruction de Gaza ». Ils y expriment notamment leur « profonde consternation face aux actes de destruction, aux meurtres, à la famine et aux déportations massives des villes et des zones civiles de la bande de Gaza ».

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