En Bretagne, 16 000 choucas pourraient être abattus cette année. Comme l’année d’avant.

— Hein ? Quoi ?! Comment ? Mais quelle horreur ! Mais pourquoiiiiii ?! Ils ont tué quelqu'un ?
— Non, pas du tout. Ce sont des animaux intelligents, capables de construire des outils comme d'autres corvidés. Ils sont prosociaux et sensibles. Monogames, doués de mémoire...
— Mais alors pourquoi ?!!
— Eh bien tout simplement parce qu'ils bouffent. Eh oui. Il existe encore des oiseaux, naturels et vivants, et contrairement aux drones, il faut qu'ils mangent pour vivre. Donc, comme le choucas est omnivore, il se nourrit de vers, d'escargots, d'insectes... mais aussi du maïs et du blé des agriculteurs. Du coup, ils ne sont pas contents, alors du coup, ils sortent les fusils pour tirer sur les choucas.
—Mais c'est dégueulasse...
— C'est surtout très con, parce que le choucas, quand la survie de son groupe est menacée, nique deux fois plus pour compenser les pertes. Pas besoin de réarmement démographique, c'est instinctif... La bonne nouvelle, c'est que c'est quand même une espèce protégée*.
— Ah ! Ben alors ?!...
— Ben alors, les préfectures ont des dérogations... Peut-être parce que le monde agricole vote et qu'ils ont des gros tracteurs, je ne sais pas... Mais tu vois, il suffirait de poser des grillages sur les cheminées et de ne pas laisser traîner les semences dans les champs, peut-être que les choucas iraient chercher à bouffer ailleurs, qui sait ? À l'Élysée, pourquoi pas ?... Là aussi, y'a plein de blé qui se gaspille.

*Article 3 de l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009.

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